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Café Littéraire. Espace ou naissent et se croisent toutes formes d'écrits: slams/poésie/contes/nouvelles/romans/théâtre. Tous les jeudis de 18h à 20h au CEBULAC (Burundi Palace, 1er étage), en plein centre de Bujumbura. Entrée libre et gratuite.

samedi 30 juin 2012

" Le jour de fête ", de Roland Rugero


Tôt, alors que le coq se raclait encore la gorge,
Les collines, les vertes, les sèches, en roc
Toutes ça et là couchées, avaient dressé leurs oreilles
D'arbres et de feuilles tressées. Elles écoutaient, au loin
Le Tambour d'Autrefois, mûr, divin, rugir

L'enfant était à la fenêtre, anxieux,
Il attendait son ami l'oiseau pour savoir
Pourquoi père et mère ne voulaient pas
Se réveiller, aller aux champs, pieds nus
Entre les mains une manche de houe blessée

L'hirondelle n'est pas venue. Plutôt le moineau
Surgi d'on ne sait où, a noté l'enfant, interrogateur,
S'est présenté à la branche, arrogant, le regard
Fuyant, le bec assuré, pourtant. Et il a parlé
Des choses importantes. Le vent soufflait

L'enfant a écouté les éloges, les intonations,
Des mots évoquant l'espoir, le combat, un python, le sorgho
Le blanc, le noir, un drapeau, des petits-pois, un roi,
Un Dieu, un Prince, des ethnies. Les serres de l'orateur
Tremblaient un peu, tant le discours était historique

Au loin, le Tambour grondait, toujours, sourd,
Et père, « Même Maman! », étaient devenus des paresseux
Tandis que le moineau scandait « Au travail! »
Un voisin est passé devant la maison, un peu fou,
En hurlant : «Indépendance! », puis encore : « Cinquante! »

L'enfant s'est senti dépassé, par toutes ces choses
Dont il ne comprenait rien. L'hirondelle lui manquait
Il s'est recouché. Et quelque part, il a entendu, doux, pudique
Un murmure câlin. Il a souri. Les collines, tout autour,
Prenaient bain dans la rosée. Le jour de fête allait commencer

Roland Rugero, le 10 juin 2012,
Pour mes compatriotes vivant en Haïti

mercredi 27 juin 2012

50 ans derrière nous, ... et devant


Chers amis et membres du café-littéraire Samandari,
Nous avons décidé d’investir la célébration de ces 50 années de proclamation de l’indépendance du Burundi autrement qu’avec notre -désormais- traditionnel café-littéraire du jeudi.

Ce jeudi 28 juin 2012 (demain soir donc), vous êtes invités à participer à un débat pour le moins "ouvert", puisqu’il se déroulera sur cette page du journal Iwacu qui a toujours soutenu notre rencontre. Pendant deux heures, de 18h à 20h (heure de Bujumbura), nous allons aborder, et dans cet ordre, trois questions :
- Qu’avez-vous personnellement appris de ces 20 dernières années avec l’histoire du Burundi ?
- De ces 50 dernières années, quelle est le Burundais (autre que le Prince Louis Rwagasore et le Président Mélchior Ndadaye) qui représente un modèle à inspirer les prochaines 50 prochaines années ?
- Qu’est-ce qui fait la richesse du Burundi ?
Autant d’interrogations qui hantent les générations qui sont les nôtres : celles qui ont assez vécu le passé pour espérer et travailler à améliorer le futur ...
Nous vous espérons nombreux à ce rendez-vous. Par ailleurs, vous pouvez être présents sous votre véritable nom ou avec un pseudonyme ! L'essentiel, c'est le contenu du débat.

Faites passer le message !Retour ligne automatique
L’Équipe Samandari

mercredi 20 juin 2012

Indépendance: Le recueil du cinquantenaire de Samandari

Dans un pays avec une histoire aussi complexe et douloureuse que la nôtre, il arrive que le verbe se taise, confondu par la violence de son vécu.
La première aspiration du café littéraire Samandari étant de contribuer à libérer ce verbe, nous vous présentons Indépendance : un receuil inspiré du cinquantenaire de l'indépendance du Burundi.

A l’approche du cinquantenaire de l’indépendance, nous avons réuni quatorze auteurs, certains établis, d’autres en herbe, ethnies, expériences, milieux sociaux, genres littéraires, religions et âges confondus. Dans les brumes et les silences de Banga, « le mont aux secrets », ils se sont plongés dans les eaux – à la fois claires et troubles - de nos cinquante dernières années.

Cette collection, une première dans la littérature burundaise écrite, est le fruit de leurs voyages individuels, réalisés du 2 au 4 septembre 2011.
Beaucoup de questions, de déceptions, d’espoir, de sagesse et de créativité. Mais on lira surtout, au fil de ces poèmes, slams, nouvelles et pièce de théâtre, un amour urgent et fiévreux pour leur patrie : le Burundi.

Nous présentons cet ouvrage ce samedi 23 Juin au Musée Vivant à 18h30.

Puisse cet ouvrage marquer le début d’un nouvel et meilleur cinquantenaire.